Devoir de Mémoire : Franck Maréchal, Mort au Feu (28 avril 1987).

Samedi matin, nous nous sommes réunis au 17 rue
Vincent Compoint à Paris, dans le 18e arrondissement, pour commémorer le 38e anniversaire de la mort de notre frère d’armes, Franck Maréchal.
Il est membre de l’équipage du fourgon de Montmartre, complété par l’échelle et le PS20 de Boursault. Ce jour-là, ils sont appelés à intervenir pour feu dans un immeuble.
À leur arrivée sur les lieux, la scène est critique. Plusieurs étages sont en flammes, un dégagement important de flammes et de fumée témoignent la violence du sinistre. L’équipe du PS de Boursault déploie rapidement les premiers moyens d’extinction, mais l’environnement est particulièrement dangereux. La cage d’escalier est
électrifiée, des fils électriques fondus jonchent le sol créant un piège mortel.
Les différentes équipes d’intervention, en progressant dans la cage d’escalier, prennent conscience du risque qui les entourent et encore plus, lorsqu’un choc électrique frappe l’un d’eux, le sapeur de 1re classe Franck Maréchal. Ses camarades, réalisant l’urgence de la situation, n’hésitent pas un instant : ils luttent contre le danger, prennent à leur tour des décharges électriques pour écarter le fil électrique et libèrent leur frère d’armes tombé au sol.
Malgré leurs efforts héroïques, après avoir réussi à le dégager et sortir dans la rue, il est déjà trop tard. Les manœuvres de réanimation, tant de ses camarades que des équipes médicales sur place, se révèlent vaines. Franck ne peut être sauvé.
Décoré à titre posthume de la médaille militaire et de la médaille d’or des actes de courage et de dévouement, le sapeur de 1er classe Franck Marechal est cité à l’ordre de l’armée. Son sacrifice illustre le courage et la détermination qui caractérisent notre devise : « Sauver ou Mourir ».
Aujourd’hui, nous nous tenons en silence devant cette plaque, en mémoire de Franck, mêlant émotion et respect. Il repose désormais dans une tombe familiale au cimetière d’Épinay-sur-Orge, dans l’Essonne, à côté de ses parents. Sa mémoire demeure vivante en nous, une lueur d’espoir et de bravoure dans nos cœurs, rappelant à chacun de nous
l’importance du devoir et de l’engagement.
La solennité de l’événement est palpable, amplifiée par la présence du secrétaire général du GNASPP, M. Jean-Michel Château, le porte-drapeau de l’amicale de Paris 75 M. Grégoire Hatchikian, porte drapeau du GNASPP et d’autres anciens qui ont eu l’engagement de faire le déplacement.
Le protocole du devoir de mémoire est respecté dans toute sa rigueur sous les ordres du sergent Xavier Heyberger. Dépôt de gerbe, rappel des circonstances du décès, appel des Morts au feu, minute de silence et chant de la
Marseillaise ont rythmé la cérémonie. L’officier de la compagnie, le capitaine Aurélien Delcey, était également présent sur le terrain, engagé sur intervention, mais son esprit était avec nous, témoignant ainsi de la solidarité qui unit chaque membre de notre institution.
Cette journée revêt une signification particulière. Elle symbolise non seulement le souvenir tragique de la perte de Franck, mais aussi la joie de retrouver nos camarades, à la fois actifs et anciens. C’est l’occasion de célébrer la force de notre institution, capable de rassembler des générations différentes autour de valeurs fondamentales, des valeurs que seules les grandes institutions peuvent transmettre.
Les récits des anciens ont enrichi notre commémoration. Grâce à leur présence, nous pouvons entendre l’histoire
vivante de cette tragique intervention. La jeune génération présente lors de cette cérémonie peut désormais intégrer notre expérience au nom qui résonne chaque lundi matin.
De tels rassemblements sont essentiels pour préserver la mémoire de Franck à travers le temps. Ils nous permettent de partager nos souvenirs et de transmettre son héritage aux jeunes générations, afin qu’elles puissent comprendre et honorer son sacrifice.
Nous tenons également à exprimer notre gratitude envers l’officier de la compagnie de Montmartre, dont
l’implication constante dans le devoir de mémoire est inestimable. Son accueil chaleureux, ainsi que celui de toute la garde, témoigne de l’affection qu’ils portent aux anciens. C’est cette bienveillance qui fait de cet endroit un véritable foyer, un havre de mémoire où chacun se sent chez soi.
En ce jour de souvenir, nous avons non seulement honoré Franck Maréchal, mais aussi renforcé les liens qui nous unissent. Sa mémoire demeure vivante en nous, et nous continuerons à porter son héritage avec fierté et respect. Enfin, il faut remercier le dévouement sans faille d’Éric et Bruno, qui perdurent depuis 38 ans, pour perpétuer ce devoir de mémoire. Ils vous donnent d’ores et déjà rendez-vous pour le mois d’avril 2026.

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